La Revue de l’UJA, ou la Star Academy du Barreau de Paris.

Le MAC n’a pas pour habitude d’applaudir les zozoteries des pantins de l’Union des Jeunes Avocats de Paris.  

Instinctivement, il vous aurait conseillé, plutôt que d’assister au spectacle de la Revue de l’UJA, d’aller chez Darty ou au zoo [NDLR : c’est plus humain !], ou encore de regarder Thalassa [NDLR : vous aurez plus de sensations !].

Pourtant, après réflexion, nous vous recommandons chaudement de réserver vos places pour la Revue de l’UJA.

En exclusivité pour vous, chers lecteurs-addicts, nous vous dévoilons comment nos deniers publics financent les bouffonneries des saltimbanques de notre Reine-Bâtonnière Christiane Féral-Schuhl … et pourquoi nous vous incitons néanmoins à acheter vos billets pour ce spectacle.  

Explication.

[NDLR : vous avez aimé la Saison 1 de notre série « L’UJA, une amie qui vous veut des biens » ? Vous allez adorer cette saison 2 !].

Si l’UJA m’était comptée …

Le MAC a mené son enquête, implacablement.

D’après nos sources, sérieuses et recoupées, nous sommes en mesure de vous révéler que la subvention accordée par le Conseil de l’Ordre – donc en fait par notre Bâtonnier – sert essentiellement à financer les arlequinades des marionnettes de Sa Majesté Christiane Ière.

Les budgets établis par l’UJA et présentés par elle à l’Ordre parlent d’eux-mêmes :

–        en 2011, la production de la Revue a couté 103 678 euros et n’a rapporté que 61 925 euros, soit un déficit de 41 753 euros ; 

–        en 2012, la production de la Revue a couté 76 300 euros et a rapporté seulement  58 200 euros, soit un déficit de 18 100 euros.

La conclusion est claire : la subvention de l’Ordre finance la Revue de l’UJA.

Pour faire simple, si la Revue se (re)produit d’une année sur l’autre, ce n’est pas grâce à son succès mais bien grâce à notre argent.

Les budgets de l’UJA confirment d’ailleurs que la subvention accordée par l’Ordre de Paris est la principale recette du « syndicat » [NDLR : les mots n’ont plus de sens …]. Sans cette subvention providentielle, les comptes seraient déficitaires et l’UJA de Paris tomberait en déconfiture. 

Les cotisations des uns font le bonheur des autres.  

Et voila comment le Conseil de l’Ordre et les grands cabinets (Skadden, Clifford Chance, Racine, August Debouzy, …),  qui votent chaque année cette subvention, tiennent l’UJA par la bourse.

Une subvention faramineuse de 70 000 euros, qui dépasse de loin toutes celles accordées aux syndicats et associations et qui constitue presque la moitié de celles-ci, dont le montant total est d’environ 150 000 euros.

Enfin, pour l’année 2013, notre Bâtonnière a tout de même édicté une réduction de 10 % de toutes les subventions.

L’UJA ne touchera donc que 63 000 euros.

L’Associations des avocats Conseils d’Entreprise (ACE) recevra 18 000 euros, le Syndicat des Avocats de France (SAF) 11 250 euros et la Confédération Nationale des Avocats (CNA) 9 000 euros.   

L’Association des médiateurs européens, qui touchait 1 000 euros, n’aura droit qu’à 900 euros [NDLR : et dire que notre Bâtonnière a décrété 2013 « année de la médiation » !].

Le MAC, qui ne percevait rien, ne percevra pas moins ni davantage.

Le Bulletin du Barreau ne mentionne évidemment pas les montants de chaque subvention, car le favoritisme dont jouit l’UJA révèlerait alors sa duplicité.

En revanche, les rémunérations annuelles de nos grands élus resteront les mêmes (Bulletin spécial « Budget 2013 », p. 9, en ligne sur le site du Barreau de Paris) :

–        Bâtonnier : 180 000 euros

–        Vice-Bâtonnier : 90 000 euros

–        Secrétaire du Conseil de l’Ordre : 60 000 euros

–        Secrétaire de la Commission Finances : 60 000 euros

–        Secrétaire de la Commission de déontologie : 60 000 euros

Soit une f(r)acture totale de 450 000 euros.

Quelle drôle de gestion des deniers publics, c’est-à-dire de nos cotisations !

D’un côté, réduire les subventions aux associations et syndicats, dont les actions bénéficient à la collectivité des électeurs.

De l’autre côté, maintenir les rémunérations individuelles des élus, qui ne profitent qu’à eux ….

D’autant plus drôle que la réduction de 10 % des subventions ne permet une économie que de 15 000 euros, alors que cette même réduction des rémunérations la Bâtonnière et de ses favoris aurait réalisé une économie de … 45 000 euros – soit le triple !

Servir ou se servir : là est la question, ‘chère’ Bâtonnière.

Et pendant ce temps, le déficit de l’Ordre de Paris se creuse et pourrait atteindre plus de 7 000 000 euros en 2013 – un chiffre jamais atteint qui nous a même valu un long article du Canard enchainé (« L’Ordre des Avocats de Paris mène une vie de barreau de chaise », 30 avril 2013). 

August Debouzy, sponsor officiel de l’UJA.      

Comme chaque année, les grands cabinets ont prêté gracieusement leurs locaux aux enfants gâtés de l’Ordre. 

Ainsi, August Debouzy a accueilli les répétitions de la Revue de l’UJA. Une forme de subvention supplémentaire indirecte, qui dispense l’UJA de louer une salle …. 

Kami Haeri, Secrétaire du Conseil (60 000 euros sur nos cotisations) et associé du cabinet, a immortalisé ce moment par un tweet.

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Le corpus delicti : les pots-de-vins des grands cabinets à l’UJA …

Le MAC n’y trouve rien à redire : si on peut éviter des dépenses de locations de salles à l’UJA, nos cotisations ne s’en porteront que mieux !

Si ce n’est que nous déconseillons aux avocats collaborateurs d’appeler l’UJA à l’aide en cas de difficulté avec leurs cabinets ….

Des jeux mais pas de pain pour le peuple ! 

Cette année encore, notre Bâtonnière et ses Membres du Conseil de l’Ordre iront applaudir les performances artistiques de l’UJA. Elle y sera emmenée par son chauffeur particulier, appointé par l’Ordre, dans sa voiture de fonction.

Car si les satires et pamphlets sont interdits au MAC, la grossièreté et la bêtise sont autorisées à l’UJA. En fait, on a le droit de faire comme si on critiquait la Bâtonnière, mais sans vraiment la critiquer. Un semblant de démocratie ….

Notre Bâtonnière et sa Cour ne paieront pas leurs places, puisque Massimo Bucalossi, le Président de l’UJA de Paris, les a tous invités (sauf le Président du MAC). Il faut bien récompenser ceux qui lui ont accordé cette subvention extraordinaire – avec l’argent des autres – sans laquelle le spectacle n’aurait pas lieu.  

En revanche, les ‘simples’ avocats – ceux dont les cotisations financent le spectacle par le biais de la subvention – devront payer leurs places.

C’est une sorte de nouvel adage juridique : qui paie bien paie deux fois.

On paie d’abord à la trésorerie de l’Ordre, en réglant nos cotisations-subventions, puis on repaie à la billetterie, en achetant nos places. 

L’UJA devrait aussi inviter les Confrères qui ont fait l’objet d’omissions financières pour ne pas avoir pu régler leurs cotisations ordinales. Histoire de bien les convaincre du bon usage de leurs cotisations ….  

Immoralité de l’histoire.  

Nous lançons donc un appel solennel à tous nos Confrères parisiens.

Mo-bi-li-sez-vous !

Que ceux qui veulent y aller y aillent. Ils renfloueront les caisses de l’UJA.

Ils pourront ensuite commenter les sketches et chants sur les réseaux sociaux, comme le font déjà les communicants en herbe de l’Union : « Ah ouais, c’est trop fendard ! MDR ! PTDR même ! » [NDLR : en langage geek, MDR veut dire « mort de rire » et PTDR signifie « pété de rire »].

Et, au moins, ceux qui ne voulaient pas assister à cette tartufferie pourront se consoler en nourrissant l’espoir que, l’année prochaine, nos cotisations-subventions à l’UJA de Paris serviront peut-être à financer la défense des avocats collaborateurs, et non plus à sponsoriser les pitreries de quelques recalés du Cours Florent.

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