L’UJA, une amie qui vous veut des biens (saison 1).

Le MAC n’aime pas parler argent, mais il se méfie des prestations dites ‘gratuites’.

Et il paraît que l’Union des Jeunes Avocats n’aime pas non plus parler argent … surtout quand il s’agit de s’expliquer sur l’origine de sa fortune. 

En revanche, l’UJA est plus diserte pour se présenter  comme « bénévole » et « désintéressée » dans la défense des collaborateurs. 

C’est suspect. Surtout en période électorale.

Le MAC a donc décidé d’ouvrir une enquête.

Le bilan est plutôt … ‘positif’, pour ainsi dire.

En fait, il est tellement lourd qu’il nous faudra plusieurs épisodes pour vous l’expliquer poste par poste. 

Episode 1 : La subvention accordée, la paix sociale achetée. 

70 000 Euros : c’est la subvention accordée à l’UJA, en 2011 et en 2012, par le Conseil de l’Ordre. [NDLR : c’est injuste qu’elle n’ait pas été augmentée pour tenir compte de l’inflation ! L’UJA va perdre en pouvoir d’achat … à moins qu’elle ne soit elle-même achetée].

70 000 Euros (pour les ancêtres, presque 500 000 francs, ou un demi million), c’est trois à six fois plus que les subventions des autres syndicats, qui n’ont perçu que 10 000 à 20 000 Euros (CNA, SAF, ACE). 

Et c’est 70 000 fois plus que le MAC, qui s’est vu refuser sa modeste demande de subvention de 14 200 Euros pour financer des actions d’intérêts général en faveur des collaborateurs [NDLR : nous vous conterons cette jolie fable à une prochaine occasion]. 

70 000 euros qui sont prélevés sur nos cotisations.

70 000 euros qui pourraient être consacrés à la Pépinière destinée aux jeunes Confrères qui s’installent, ou au financement de l’assurance perte de collaboration en cette période de crise, ou encore à la rétribution de ces Confrères qui consacrent leurs samedis aux permanences comparutions immédiates, ou enfin à l’assistance des Confrères en difficulté, de plus en plus nombreux.

70 000 euros qui rendent l’UJA nécessairement dépendante du Conseil de l’Ordre, des élus de l’ACE (Avocats Conseils d’Entreprise) et des grands cabinets, qui votent cette subvention exorbitante dans la joie et l’allégresse (Orrick, Clifford Chance, UGGC, KL Gates, Salans, August Debouzy, Skadden, …).

Ah, c’est tellement pratique pour les grands cabinets de se payer la paix sociale, sans bourse délier, avec les cotisations des Confrères ! 

Au fait, vous avez déjà vu un syndicat de travailleurs se faire financer par le patronat ?

Imagine-t-on un instant la CGC recevoir une subvention du MEDEF et de sociétés du CAC 40 ?

Comment concevoir qu’un membre de l’UJA puisse défendre en toute indépendance un collaborateur qui assigne un cabinet d’affaires ?

N’y a-t-il pas là ce qu’on appelle communément un ‘conflit d’intérêts’ ?  

L’UJA est-elle vraiment libre de revendiquer des réformes qui heurteraient les intérêts des cabinets d’affaires ?

Pas vraiment, quand on pense que leurs élu(e)s n’ont jamais proposé au vote du Conseil de l’Ordre l’extension du congé maternité à 16 semaines ou la mise en place de l’assurance perte de collaboration ….

Episode 2 : La Journée du Jeune Avocat, ou les étrennes des Jeunes Arrivistes.

La Journée du Jeune Avocat, qui se veut un forum de recrutement, donne surtout l’occasion à l’UJA d’aller encore manger un peu plus dans la main des grands cabinets. Et comme on dit : on ne mord pas la main qui vous nourrit.

D’après nos sources, l’UJA se verrait mettre à disposition, gracieusement, la Salle des Pas Perdus du Palais.

Or, l’UJA facture les stands aux cabinets d’affaires et autres exposants.  

L’UJA facture les cabinets en fonction de leur taille : plus le cabinet est gros et plus l’UJA se graisse la patte. Le prix du stand varie ainsi de 450 à 1000 € hors-taxes.

Au résultat, l’UJA n’a conclu qu’avec des grands cabinets, et aucun ‘petit cabinet’ n’était présent – ‘petits cabinets’ dans lesquels travaillent pourtant beaucoup de collaborateurs. 

L’UJA étant un peu un homme-sandwich, à l’image de son site qui abrite moult annonceurs, il y avait une dizaine d’autres exposants (banques, éditeurs, conseillers en patrimoine, …). 

Le Mac a pris sa calculette : 

15 cabinets x 1 000 euro = 15 000 euros HT

10 profanes x 1000 euro = 10 000 euro HT 

Total des sous-sous : 25 000 euro HT 

« Bé-né-voles » ! « Dés-in-té-ré-ssés » ! Mais faites attention : c’est qu’à force de le ré-pé-ter, ça pourrait devenir une vérité !

Vous imaginez l’UJA aller attaquer en justice ses généreux donateurs pour défendre des collaborateurs ? 

C’est l’histoire de l’agneau qui invite le loup à diner … Dans ce genre de festins, nous vous laissons deviner qui achète et qui se vend.

Si encore la Journée du Jeune Avocat rendait vraiment service aux jeunes Confrères en recherche de collaboration. Sur la centaine de grands cabinets, seuls quinze étaient présents, parmi lesquels KL GATES, dont l’élu au Conseil de l’Ordre, Louis DEGOS, a voté pour cette subvention à l’UJA … et contre celle du MAC [NDLR : à notre avis, il n’aurait pas dû].

To be continued : vous connaitrez les autres ‘petits-à-côtés’ de l’UJA dans la Saison 2.

En attendant, chers lecteurs, soyez bien assurés d’une chose : le MAC est libre et indépendant.

Vous pouvez nous faire confiance.   

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