Le MAC soumet l’UJA à la question (rediffusion suite à interruption de programme)

Le MAC n’est pas adepte des pratiques déviantes.

Mais pour le ‘bon client’ qu’est l’Union des Jeunes Apparatchiks, il va faire une exception.

Il va soumettre l’UJA à la question.

Car savez-vous que l’UJA, à chaque élection, convoque les candidats au Conseil de l’Ordre pour leur imposer des questions pendant toute une soirée ?

Ces petits censeurs s’autorisent ainsi à torturer tous leurs Confrères candidats.

Tous, sauf les leurs, bien entendu.

En voilà une belle leçon de démocratie ! C’est un peu comme si, aux élections législatives, l’UMP convoquait les candidats du PS et du Nouveau Centre pour les questionner publiquement, sans questionner ses propres candidats.

C’est beau le débat.

Le MAC a tellement de questions à poser à l’UJA qu’elles se bousculent dans sa tête [NDLR : un peu comme dans ce chapitre de Belle du Seigneur, où Ariane se demande si Solal l’aime vraiment. Après la publication, Albert Cohen reçut des centaines de lettres et photos d’admiratrices. Écrivain, quel beau métier !].

Juste pour vous, chers lecteurs ‘maqués’, voici un dialogue (presque) imaginaire entre le MAC et l’UJA ….

MAC : Vous fêtez vos 90 ans. Quand on voit la précarité du statut de l’avocat collaborateur, on se demande ce que l’UJA a fait pendant toutes ces décennies …. La vieille dame qu’est l’UJA devrait faire preuve de plus de pudeur et éviter de dire son âge.  

UJA : Ben … On a beaucoup fait la fête : Revue de l’UJA, Beaujolais nouveau, soirées en boite de nuit, … Bref, du pain et des jeux pour le peuple, comme dans la Rome antique. Ca marche comme ça à l’UJA !

MAC : La com’, c’est bien, mais l’action c’est mieux. Chaque année, au moment des élections, vous vous indignez du sort des collaborateurs (maladie, maternité, …). Mais pourquoi vos élus au Conseil de l’Ordre, nombreux depuis tant d’années, n’ont jamais fait ces propositions de réformes au Bâtonnier ? 

UJA : Bah non ! Si on fait voter ces réformes, l’année d’après, on n’aura plus de promesses à faire à ces pauvres collaborateurs …. Pour que le collaborateur vote UJA, il faut qu’il souffre.

MAC : Vos élus au Conseil de l’Ordre, dont une certaine Carine Denoit-Benteux [NDLR : oui, oui, elle aussi a voté, par procuration, contre la subvention au MAC. Elle a pourtant l’air sympâ comme ça …], ont élaboré une Charte de la Collaboration, qui n’a aucun caractère contraignant. Or, dans vos questions aux candidats au Bâtonnat, vous leur demandez s’ils s’engagent à rendre cette Charte obligatoire. Mais pourquoi vos élus au Conseil de l’Ordre n’ont pas proposé de la rendre obligatoire ? C’est un véritable ‘mic-mac’ votre histoire ….

UJA : En voilà une question ! Le MAC n’y connait vraiment rien en politique ! Ch’t’explique, mon coco : à l’extérieur du Conseil, on revendique, on crie au scandale, mais une fois élus, à l’intérieur, on s’arrange …. On ne va quand même pas contrarier les élus des grands cabinets qui font élire nos candidats. Sinon, l’année d’après, nos candidats risquent de ne pas être élus. Compris ?

MAC : C’est bien dommage pour cette Charte Collaboration …. Car comme disait Montesquieu, les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.

UJA : Vous êtes vraiment fous au MAC !

MAC : Un peu, c’est vrai. Mais comme disait Montaigne, on construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n’y sont pas enfermés qu’ils ont encore la raison. Tiens, une idée folle : pourquoi ne pas fusionner l’UJA et l’ACE pour créer l’ « UJACE » ? Comme ça, au moins, vous feriez des économies de coûts de fonctionnement.

UJA : Pas si bête ! Enfin, vous savez, nous ne payons pas de loyer : le local de l’UJA nous est mis à disposition gratuitement par la grâce de l’Ordre. A part ça, nous sommes très indépendants. 

MAC : Justement, passons au financement de l’UJA. Ca ne vous pose pas problème d’être subventionnés par les grands cabinets ? Comment vous faites quand un collaborateur vient vous voir pour le défendre contre ces cabinets d’affaires qui votent votre subvention ou font partie de l’ACE, genre Skadden, KL Gates, UGGC, August Debouzy, Orrick, Huglo Lepage, Clifford Chance [NDLR : joyeux anniversaire !] … ? Comment vous opposer à Salans (dont l’associé Jean-Louis Magnier à voté pour la subvention UJA et contre celle du MAC), au moment où ce cabinet fusionne et risque de ‘supprimer les collaborateurs en doublon’ [NDLR : attention : le MAC va mordre profond !]. 

UJA : Pas question de répondre à la provocation ! On n’est pas au MAC, ici, on n’aime pas parler argent. C’est tabou chez nous !   

MAC : Oui, on vous comprend, mais tout de même ! Les avocats de notre Barreau ont le droit de savoir où passent leurs cotisations ! Les collaborateurs qui appellent « SOS Collaborateurs » ou qui vous demandent de les assister devant l’Ordre doivent savoir s’ils ont affaire à un syndicat indépendant. Nous préparons d’ailleurs la Saison 2 de notre saga « L’UJA, une amie qui vous veut des biens. ».   

UJA : Grrr …. [NDLR : notre interlocuteur devient tout rouge – oh la la, gentil le toutou !].

MAC : Vous dites que vous assistez les collaborateurs « bénévolement », « à titre gratuit ». Pourtant, d’après les informations que nous avons pu recueillir, les membres de l’UJA encaissent souvent des honoraires dans ces affaires …. 

Nous sommes contraints d’interrompre notre programme : un nervi de l’UJA nous a sauté dessus dans un couloir sombre, à l’abri des regards, et nous a saisi par la mâchoire en nous menaçant d’exercer sur notre personne des violences volontaires susceptibles d’entrainer une ITT supérieure à 30 jours ….

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