L’Ordre, le « po(r)te-monnaie » ou le « jack-pot(e) » de l’UJA

Le MAC n’approuve pas les relations tarifées.

Surtout lorsque c’est un syndicat, censé défendre les intérêts des avocats collaborateurs devant les institutions ordinales, qui perçoit de ces mêmes institutions des subventions exorbitantes.

C’est malsain. Ca ressemble même à un conflit d’intérêts.

C’est pourtant le cas de l’Union des Jeunes Avocats (UJA), qui s’est présentée pendant toute la campagne électorale comme « bénévole » et « désintéressée » dans la défense des avocats collaborateurs.

Rendez-vous compte : alors que les autres syndicats (ACE, SAF, CNA, …) touchent chacun environ 10 000 à 15 000 Euros de subvention annuelle, l’UJA s’est vue octroyer, à elle seule, pour l’année 2012 une subvention de … 70 000 Euros !

Soit sept fois plus que chaque autre syndicat ! Soit le double des trois autres syndicats réunis !

Quels services rendus à l’Ordre valent à l’UJA une telle récompense – prise sur les cotisations des avocats ?

Comment l’UJA peut-elle se dire indépendante des institutions ordinales dont elle dépend autant financièrement ?

L’UJA est-elle libre lorsqu’elle se présente devant le Bâtonnier pour défendre un collaborateur dans un litige avec son cabinet ?

On vous laisse imaginer les petites conversations de couloir au Conseil de l’Ordre …

Un Membre du Conseil ACE [NDLR : syndicat des cabinets d’affaires] à un Président de l’UJA : « Dis-moi, c’est bien toi qui défends le collaborateur qui s’est fait lourder de chez Killford Luck ? Ouais, ben tu vas y aller piano piano devant le Bâtonnier. N’oublies pas que c’est grâce aux voix des élus des grands cabinets que l’UJA touche le jackpot chaque année ! » [NDLR : n’y allez pas trop mollo non plus les gars – le collaborateur pourrait s’en rendre compte et aller se maquer avec Maître Biftons]

L’UJA est-elle aussi libre de s’opposer au Bâtonnier et au Conseil sur des projets touchant à la collaboration, ou de revendiquer un peu trop fort des réformes essentielles, telles que la mise en place d’une assurance perte de collaboration – évidemment jamais proposée au Conseil de l’Ordre par l’UJA à notre connaissance ?

Mais le MAC a peut-être l’esprit mal placé. Après tout, il s’agit simplement de ‘fluidifier les relations sociales’, comme dans le récent scandale du MEDEF qui faisait passer des mallettes aux organisations syndicales salariées ….  Peut-être.

Les syndicats, c’est comme les plantes : quand on les arrose trop, ils meurent.

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