Mai 68 chez Orrick

Le MAC aime les libertés : la liberté d’expression, la liberté d’aller et venir, la liberté syndicale, et bien d’autres encore ….

Et pour le prouver, nous avons décidé de faire une descente chez nos amis  Orrick, Herrington & Sutcliffe LLP – Orrick pour les intimes (www.orrick.com). Le mot d’ordre aux militants du MAC était « Tous chez Orrick !« .

En exclusivité pour vous, chers lecteurs ‘maqués’, voici le procès-verbal de cette opération syndicale, minute par minute :

12h46 : des individus, de type européen, métèque ou sud-américain, de sexe masculin ou féminin, font le trottoir devant l’entrée de la firme Orrick. Ils ont l’air belliqueux.

12h49 : les individus, identifiés par la suite comme étant des activistes du MAC, sortent de leurs manteaux des documents supportant les trois lettres « MAC » et qui se révèleront être des tracts de propagande syndicale. Le tractage sauvage commence.

13h06 : une Partner de la firme, visiblement agitée, bondit sur le chaussée et menace de faire intervenir les forces de l’ordre pour débarrasser la voie publique des importuns : « J’appelle la police !« . [NDLR : elle s’est crue au Zimbabwe celle-la !]

Nous attendrons, en vain, l’arrivée de la Brigade Anti-Criminalité, de la Compagnie Républicaine de Sécurité ou de la Maréchaussée. [NDLR : il n’y a plus de moralité publique dans ce pays]

13h09 : une Partner de la firme (oui, oui, toujours la même) approche le Président du MAC, qui croit enfin pouvoir entamer un dialogue social. [NDLR : Oh le naïf !]

La Partner : « Vous n’avez pas le droit de faire ça ! Vous n’avez pas le droit de venir chez nous !« 

Le Président : « Si, Madame, nous avons le droit. Nous ne sommes pas chez vous mais sur le domaine public. Cela s’appelle la liberté d’aller et venir.« 

La Partner : « Non, vous n’avez pas le droit.« .

Le Président : « Si, si, je vous assure, c’est même une liberté constitutionnelle. Si vous avez un doute, vous n’avez qu’à déposer une QPC. » [NDLR : QPC : question prioritaire de constitutionnalité]

La Partner (qui montre des signes d’excitation) : « Où est Catherine ? Elle est où ! Je vais appeler Catherine ! On va saisir le Bâtonnier ! » [NDLR : Catherine Saint Geniest, Partner d’Orrick, Membre du Conseil de l’Ordre, Déléguée du Bâtonnier aux Bonnes Manières, la Geneviève de Fontenay de céans]

Le Président : « Appelez-la. Ca tombe bien, elle est justement en train de siéger au Conseil de l’Ordre, elle pourra mettre la question à l’ordre du jour. »

La Partner (de plus en plus excitée à la vue du Président) : « C’est inadmissible, inaaaadmissiiiible !« 

La Partner prend congé, apparemment contrariée.

Nous espérons ne pas lui avoir coupé l’appétit. De quoi se plaint-elle ? Au moins, grâce à nous, elle aura un sujet de conversation pour son déjeuner [NDLR : ça la changera un peu de ses sujets de conversation habituels – on vous laisse imaginer …]

13h18 : une collaboratrice sympatoche prend notre tract, l’autre nous dit : « C’est bon, il circule déjà à l’intérieur du cabinet« 

13h41 : des Partners de la firme font fi du chef-d’oeuvre littéraire qu’on leur tend. [NDLR : les associés d’Orrick semblent animés par un affectio societatis très très fort]

14h02 : le Président tente à nouveau d’instaurer un dialogue social en téléphonant à la firme.

Le Président : « Bonjour, Madame, le Président du MAC à l’appareil. Je suis juste devant chez vous. Je voudrais parler au Managing Partner s’il vous plait« 

La standardiste : « Un instant je vous prie« . Quelques minutes plus tard : « Je suis désolée mais son poste ne répond pas« 

Le Président : « Puis-je parler à son bras droit ou au Directeur des Ressources Humaines ?« 

La standardiste : « Un instant je vous prie« . Quelques minutes plus tard : « Je suis désolée mais le poste ne répond pas. Voulez-vous que je leur laisse un message ?« 

Le Président : « Oui, dites-leur que nous repasserons » [NDLR : le MAC tient ses promesses]

14h08 : une dame, brune, souriante, prend notre tract et nous lâche « C’est charmant« . « C’est à votre image, Madame« , répond le Président. [NDLR : 00 33 (0)1 46 47 68 42]

14h17 : les activistes quittent le pavé.

Il était temps ….

Car le MAC est comme un bon amant : il sait toujours se retirer à temps.

Et c’est ainsi que le MAC grava son nom dans le marbre du cabinet Orrick

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