Elections ordinales 2014 : à bas la démocrature, vive Elizabeth Oster !

Le MAC n’aime pas les fausses pudeurs.

A l’approche des élections ordinales, l’Union des Jeunes Apparatchiks (UJA) veut nous faire croire qu’ils n’en sont pas, eux, des apparatchiks.

Ils applaudissent – comme s’ils étaient à la Revue de l’UJA – le vote du Conseil de l’Ordre de Paris du 15 juillet 2014 (Bulletin du Barreau du 23 juillet 2014, p. 7) :

« Enfin, à la majorité des votants, le Conseil a décidé qu’un membre du Conseil de l’Ordre ne pouvait plus se représenter à un mandat de membre du Conseil de l’Ordre.

Les membres du Conseil de l’Ordre du barreau de Paris seraient donc élus pour un mandat unique sans possibilité de se représenter.« 

En fait, il ne s’agit pas d’une réforme votée par le Conseil de l’Ordre – qui n’en n’a pas le pouvoir – mais d’un simple voeu émis à l’attention du Ministère de la Justice (qui modifie en ce moment le Décret du 27 novembre 1991 sur l’organisation de la profession). 

L’Union des Jeunes Apprentis-démocrates.

L’UJA est forcément favorable à ce projet de réforme. 

D’abord, il évite à ses candidats d’avoir à faire leur bilan pour se soumettre à nouveau aux suffrages de leurs Confrères.  

Ensuite et surtout, il interdirait les candidatures répétées du MAC et de ses alliés : Avi Bitton, Président du MAC, élu en 2009 et réélu en 2012 ; Elisabeth Cauly, élue en 2010 et réélue en 2013.

Evidemment, la candidature d’Elizabeth Oster, une âme soeur du MAC qui a été élue au Conseil de l’Ordre en 2011 et qui a le courage de se présenter aux prochaines élections des 25 et 26 novembre, a provoqué l’ire de l’UJA. 

Mais la plume de l’UJA est à l’image de ses promesses de campagne : très légère.

Voici ce qu’ils osent écrire dans un récent éditorial (Lettre de l’UJA n.° 188 de novembre 2014, p. 1) :

« Ainsi, nous rejetons le cumul comme le renouvellement des mandats en ce qu’ils favorisent l’endogamie, l’entre soi et donc l’immobilisme.

Nos candidat-e-s, au Conseil de l’Ordre comme au CNB, ne briguent qu’un seul et unique mandat et représentent la profession dans toutes ses composantes. »

L’UJA, éternellement jeune ? 

Ah, vraiment ?

Alors comment se fait-il que, dans le Bulletin du Barreau spécial élections, nous découvrons les candidatures suivantes au collège ordinal parisien du CNB [NDLR : une élection à laquelle ne votent que les Membres du Conseil de l’Ordre en exercice – un vote de notables en somme] : 

– Bruno Marguet, ancien Président de l’UJA de Paris (2001-2002), qui a pourtant achevé il y a peu son mandat au Conseil de l’Ordre (2010-2012), après avoir terminé un premier mandat au CNB (2003-2005) … ;

– Philippe Touzet, ancien Membre du Conseil de l’Ordre élu de l’UJA (2009-2011). 

L’auteur de cet édito aurait dû, avant d’écrire ces lignes hasardeuses, consulter le D.ieu vivant de l’UJA, un autre archi-cumulard issu de cette machine-à-faire-élire … un certain Paul-Albert Iweins.   

Paul-Albert Iweins est une sorte de Saint à l’Union des Jeunes Avocats. Il est accueilli par des ovations lors de leurs congrès annuels, auxquels il continue de se rendre régulièrement.  

Mais, tiens, justement, quel est le parcours politique de cet ancien Président et ‘Président d’Honneur’ de l’UJA ?  

Dessin-Iweins2

Paul-Albert Iweins, Président d’Honneur de l’UJA

Membre du Conseil de l’Ordre (01/01/2013 – 31/12/2015)
Ancien Membre du Conseil de l’Ordre (01/01/2010 – 31/12/2012)
Ancien Membre du Conseil National des Barreaux (01/01/2009 – 31/12/2011)
Ancien Membre du Conseil de l’Ordre (01/01/2007 – 31/12/2009)
Ancien Membre du Conseil National des Barreaux (01/01/2006 – 31/12/2008)

Ancien Président du CNB (01/01/2006 – 31/12/2008)
Ancien Membre du Conseil de l’Ordre (01/01/2004 – 31/12/2006)
Ancien Bâtonnier de l’Ordre (01/01/2002 – 31/12/2003)
Ancien Membre du Conseil National des Barreaux (01/01/1997 – 31/12/1999)
Ancien Membre du Conseil de l’Ordre  (01/01/1990 – 31/12/1992)

Ancien Président de la Fédération Nationale des UJA (1986-1987)

Ancien Président de l’UJA de Paris (1982-1983)

Ancien Premier Vice-Président de l’UJA de Paris (1981-1982)

Et l’UJA a encore l’audace d’écrire que ses candidats ne cumulent pas et ne se représentent pas, qu’ils ne sont pas des « professionnels de la profession » ….

Votez Elizabeth Oster et Houria Si Ali au Conseil de l’Ordre de Paris.

Mais quel est ce régime politique où l’on interdit aux électeurs de réélire un élu après un seul et unique mandat, sans jamais permettre à l’élu de se soumettre de nouveau aux suffrages ?

Une dictature ? N’exagérons rien. Une démocratie ? Pas tout à fait.

Peut-être une sorte de ‘démocrature’ …. Enfin, l’Ordre quoi !

Nous appelons nos Confrères à refuser ce diktat ordinal et à voter massivement pour Elizabeth Oster, les 25 et 26 novembre prochains, au Conseil de l’Ordre de Paris … et aussi pour la candidate investie par le MAC, Houria Si Ali.

Pourquoi Elizabeth Oster (alors qu’elle n’est pas membre du MAC) ? Parce qu’elle a mené des combats courageux au Conseil de l’Ordre pendant ces trois dernières années (transparence des comptes, statut du collaborateur, défense du périmètre du droit, …).

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