Christiane Féral-Schuhl contre Président du MAC. Acte I.

Le MAC aime faire partager les bonnes choses.

Spécialement pour vous, fidèles lecteurs de France et de Navarre, nous faisons la chronique disciplinaire de cette drôle d’affaire.  

Laissez-vous transporter … mais n’oubliez pas d’attacher votre ceinture.

9 heures : ici Radio MAC, les Confrères parlent aux Confrères.

La salle du Conseil de l’Ordre se remplit de dizaines de Confrères, venus de Paris, d’Orléans, de Rouen, de Nantes … [NDLR : yeah, the Mac goes national ! Un grand merci à vous tous pour votre présence et vos mots de soutien touchants !].

Quelques journalistes prennent place sur les sièges habituellement réservés aux Membres du Conseil et sortent leurs petits carnets pour prendre des notes.  

Une de nos ‘jeunes’ Consoeurs manque pourtant à l’appel : Jeannette Bougrab.

Le Président du MAC l’a faite citer à comparaitre comme témoin, mais elle a décliné l’invitation et fait écrire par son avocat cette lettre d’excuses, tellement bouleversante que nous ne résistons pas à l’envie de vous en faire profiter ….

C’est qu’on a bien failli pleurer (de rire) en la lisant !

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Non, ne nous quittes pas, il faut oublier, tout peut s’oublier …

On notera que notre Avocate à la Cour et à la Télé [NDLR : elle est maintenant ‘chroniqueuse’ au Grand Journal de Canal +] ne s’explique toujours pas sur son statut de ‘collaboratrice-associée’.

Comme c’est dommage : on aurait bien aimé comprendre comment elle peut se présenter et être présentée par Mayer Brown comme ‘associée’ alors qu’elle a conclu un ‘contrat de collaboration’ avec cette firme.   

La Bâtonnière Christiane Féral-Schuhl, autorité de poursuite, n’est plus représentée par Alain Weber, lui qui avait à l’origine ânonné l’acte de poursuite devant le Conseil de l’Ordre, pendant que Kami Haeri, le Secrétaire du Conseil, ricanait comme un bossu.

Il se murmure dans les vestibules et antichambres du Conseil de l’Ordre que notre Bâtonnière, qui l’avait pourtant désigné comme son ‘Coordinateur de l’autorité de poursuite’, le trouverait désormais « trop impulsif » [NDLR : ah bon, vraiment ?].

L’audience commence par la (longue) plaidoirie du Président du MAC sur les exceptions de nullités : violation du droit de choisir librement son avocat et autres originalités de forme et procédure qui caractérisent ce procès disciplinaire très sui generis ….

10 heures : Satan, sors de ce corps !

Si on avait encore un doute sur le fait qu’il s’agit d’un procès en sorcellerie, le nouveau représentant de la Bâtonnière l’a définitivement dissipé.

Il dit répondre aux exceptions de nullités mais se lance, comme possédé, dans un prêche, très médiéval, contre le Président du MAC, qui est « diabolique » avec ses « flèches enflammées ».

La salle pouffe de rire et la Présidente lève les yeux au ciel ….

L’un des avocats de la défense, Léon-Lef Forster, moque gentiment cette « séance d’exorcisme ».

10h30 : la justice l’injustice tu poursuivras.

Un Membre du Conseil de discipline se dévoue ensuite à la ‘tâche’ – il n’y a pas de terme plus approprié – pour essayer de résumer les quatre ‘dossiers’ reprochés.

La citation s’étend sur des pages et des pages …. Comme disait Jules Renard, la vérité tient en cinq lignes, et après c’est du roman.

En janvier 2013, quelques semaines après les dernières élections au Conseil de l’Ordre, qu’un candidat de l’Union des Jeunes Avocats avait perdues, voilà que deux élus de l’UJA déposent des plaintes déontologiques contre le Président du MAC qui, lui, vient d’être réélu.

Dans l’affaire Bourgeois Rezac Mignon (cabinet dont Karine Mignon-Louvet, Membre du Conseil de l’Ordre et élue de l’UJA, est associée …), la Bâtonnière reproche au Président du MAC d’avoir adressé une lettre, en cette qualité, pour se proposer d’organiser une médiation avec une collaboratrice qui accusait le cabinet de harcèlement moral, de travail dissimulé et de rupture abusive de sa collaboration.

Selon notre Bâtonnière, il s’agirait d’une lettre de « menace » et de « chantage ». Et dire qu’elle avait décrété 2013 « année de la médiation » ! Si un médiateur, pressenti par une partie, est poursuivi pour chantage à chaque fois qu’il a approché l’autre partie, ça commence bien … !  

Dans l’affaire Jérôme Depondt (lui aussi ancien Membre du Conseil de l’Ordre et élu de l’UJA), la Bâtonnière reproche au Président du MAC d’avoir demandé à Jérôme Depondt de cesser d’utiliser le titre de « Membre du Conseil de l’Ordre », alors qu’il ne l’était plus depuis quatre ans, et d’avoir publié un article dénonçant cette situation.

La Bâtonnière n’a pas davantage inquiété notre cher Confrère Depondt, mais elle a bel et bien ouvert des poursuites contre cet autre Confrère indélicat qui se soucie du respect de notre déontologie de la publicité …. 

Le Président du MAC s’explique sur ces deux premières affaires, point par point, textes, jurisprudences et pièces à l’appui.

Les Confrères qui étaient présents ont pu juger par eux-mêmes.

12h30 : un procès d’assises.

La Présidente suspend l’audience, qui reprendra dans trois semaines.

Car trois heures et demi ne pouvaient suffire à juger les deux procédures disciplinaires ouvertes par la Bâtonnière, dans cinq affaires différentes.

Enfin, on n’est pas à plaindre : notre Bâtonnière a ouvert, le 2 juillet dernier, non pas cinq ni dix mais vingt dossiers disciplinaires contre une de nos Consoeur [NDLR : véridique : Bulletin du Barreau n.° 22 du 2 juillet 2013, p. 9 et 10].

21 heures : le jugement de Salomon.

Le Président du MAC est de retour au cabinet, où il retrouve Salomon, la dernière recrue nommée en hommage à un souverain qui savait rendre justice, lui ….

 Photo chat Facebook

Un chat dans un cabinet d’avoc(h)ats … !

« Vous croyez que mon Maître risque quelque chose, disciplinairement parlant ? »

L’histoire ne dit pas si, pendant l’audience, notre Bâtonnière était installée dans son bureau, attenant à la salle du Conseil de l’Ordre, d’où elle pouvait tendre une oreille ….

Madame le Bâtonnier, au cas où vous n’auriez pas bien compris le message porté par le MAC et par les dizaines d’avocats venus le soutenir, nous vous le disons clairement : vous pouvez taper, frapper, cogner autant que vous le voudrez, nous ne reculerons pas – jamais – sur le terrain de nos libertés.

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