Le MAC n’aime pas qu’on le bâillonne.
Mayer Brown et Jean-Philippe Lambert (le « Partner-in-Charge of our Paris office » – dixit le site de la firme) pensaient sûrement faire taire le Président du MAC en déposant des plaintes disciplinaires contre lui, voilà environ dix mois.
Mais le temps est passé, et la vérité avec lui.
Le MAC vous disait que Mayer Brown présentait sur son site une quinzaine de faux associés, qui étaient en réalité de vrais-collaborateurs : ils étaient liés au cabinet par des contrats de collaboration et n’avaient aucune part en capital, ni droit de vote, ni intéressement aux profits.
Eh bien, la firme vient de nous donner raison : Mayer Brown a fini par céder des parts en capital à treize de ses faux associés, qui deviennent ainsi de vrais associés.
Au lieu de remercier le Président du MAC pour ses bonnes actions en faveur des collaborateurs, Mayer Brown maintient sa plainte disciplinaire contre lui.
Et Christiane Féral-Schuhl, Bâtonnier de Paris, persiste à poursuivre disciplinairement le Président du MAC sur le fondement de cette même plainte … désormais dénuée de tout fondement.
Rétrospective d’une non-affaire.
A l’origine était la femme ….
Le MAC pensait avoir à faire à un bon élève en visitant le site de Mayer Brown : sur environ 25 associés, il y avait trois femmes.
Ce n’était pas le Pérou, ni même le Machu Picchu [NDLR : prononcez « Matchoupitchou »], mais au moins il y en avait.
La firme pouvait ainsi attirer de jeunes collaboratrices de talent et les faire travailler jours et nuit, la semaine et le week-end, en les laissant espérer une association.
La firme pouvait aussi donner une image plus sexy à ses clients, notamment dans les appels d’offres de grandes entreprises ou d’institutions publiques, qui posent souvent l’égalité hommes-femmes comme critère d’éligibilité.
Mais le MAC eut la curiosité de faire quelques recherches … et découvrit qu’une quinzaine de ces associés, dont nos trois Consoeurs, étaient en vérité des collaborateurs.
Avec le Mac, ça décape !
Le MAC mena alors une campagne, dans les médias et auprès des institutions ordinales, pour dénoncer cette tromperie.
Et le résultat de cette opération syndicale pourrait se résumer comme une publicité pour un traitement contre la calvitie, avec un ‘avant’ et un ‘après’.
Avant l’opération (du Mac) …
… Après l’opération (du Mac)
Étrangement, la cooptation de ces treize nouveaux associé(e)s s’est faite en toute discrétion, sans communiqué de presse, alors que la firme à l’habitude de l’annoncer dans les gazettes professionnelles (Lettre des Juristes d’Affaires, Law in France, La Lettre A …).
Comme si la firme avait quelque chose à se reprocher ….
Sur-association … et sur-facturation ?
Le MAC pose la question : le cabinet Mayer Brown a-t-il facturé à ses clients les heures de diligences de ces ‘faux associés-vrais collaborateurs’ au taux d’honoraires d’avocats associés ou bien à celui d’avocats collaborateurs ?
Dans ce type de firmes, l’heure d’un associé est facturée entre 500 Euro et 1 000 Euros, tandis que celle d’un collaborateur n’est généralement facturée qu’entre 300 Euros et 500 Euros ….
Il faudrait donc poser cette question à Elis, Eurazeo, Groupe Ludendo, SFTL (Paul Prédault), GFI Informatique, Assystem, Senoble, Milestone, Carlyle Group, et autres grandes entreprises clientes de la firme.
Si la firme leur a facturé les heures de ces faux associés au taux d’honoraire de vrais associés, alors ces entreprises pourraient former des contestations d’honoraires à hauteur de centaines de milliers d’euros ….
Tout homme syndicat à son prix …
Qu’a fait l’Union des Jeunes Avocats pendant toutes ces années ? Elle s’est fait arroser … par Mayer Brown.
Pourquoi l’UJA n’a-t-elle jamais élevé la moindre protestation contre la firme ?
Peut-être parce que Mayer Brown fait partie de ses généreux exposants qui louent leurs stand à la Journée du Jeune Avocat organisée par l’UJA (1 000 Euros H.T.) ….
D’un chèque deux coups :
on achète la paix sociale et on se donne une image sociale.
Enfin, à mille euros le syndicat, ce n’est pas cher payé ….
Commission égalité hommes-hommes.
Et qu’a fait la « Commission égalité professionnelle », créée par notre Bâtonnière si égalitaire ?
Elle ne pouvait rien faire : elle n’a aucun pouvoir de décision ni d’investigation. Elle ne figure d’ailleurs pas dans l’organigramme officiel de l’Ordre (voir Bulletin du Barreau, spécial « Organigramme »).
Elle est même animée par Michèle Brault, qui est aussi Secrétaire de la Commission exercice professionnel – cette commission qui a fait voter par le Conseil de l’Ordre le procès-verbal qui valide la cooptation comme vrais associé(e)s des treize faux associés … sans aucune objection.
En fait, cette ‘Commission égalité professionnelle’ vise plutôt à servir la communication de notre Bâtonnière et, surtout, à protéger les cabinets d’avocats : les collaboratrices discriminées auront tendance à saisir cette commission ordinale au lieu de déposer plainte auprès du Défenseur des droits (ancienne HALDE) ou du tribunal correctionnel.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2012 et 2013, le Bâtonnier Christiane Féral-Schuhl, qui arbitre les litiges entre les cabinets et leurs collaborateurs, n’a prononcé aucune condamnation pour discrimination.
Zéro. Niet.
Car c’est bien connu, il n’y a pas discriminations envers les femmes dans les grands cabinets d’affaires ….
La Charte de la collaboration (avec l’ennemi).
Et dire que Mayer Brown a signé la « Charte des bonnes pratiques de la collaboration » mise en place par notre Bâtonnière amie des collaborateurs, tout comme Clifford Chance.
Deux bons clients du MAC, nominés au Prix Germinal, qui ont un point commun : ils n’ont nommé que trois femmes comme associées.
Et encore, les trois femmes associées de Mayer Brown ont mis, selon les cas, 14 ans, 18 ans et 24 ans à accéder à ce statut, là où il n’a fallu généralement ‘que’ 10 à 12 ans aux hommes associés pour le devenir ….
L’égalité est en marche vous dit-on – foi de Bâtonnière !
Le temps joue pour la défense.
Ce vieil adage de notre profession se vérifie encore dans l’affaire Christiane Féral-Schuhl contre Président du MAC.
Plus le temps passe et plus les plaintes qui ont motivé les poursuites s’effondrent.
La plainte de Jérôme Depondt d’abord, cet élu de l’UJA qui continuait à utiliser le titre de « Membre du Conseil de l’Ordre » quatre ans après la fin de son mandat.
Il a finalement mis son site Internet en conformité, en mentionnant désormais « Ancien Membre du Conseil de l’Ordre », comme c’est l’usage.
La plainte de Mayer Brown ensuite, qui s’offusquait du fait que le MAC dénonce publiquement la quinzaine de faux-associés de la firme.
Dépêchez-vous donc, Madame le Bâtonnier, de vite faire condamner le Président du MAC : bientôt, il ne restera plus rien de vos ‘dossiers disciplinaires’….
On ne sait pas ce que donnera votre procédure disciplinaire contre le Président du MAC pour avoir dit ces vérités, mais on sait que Jérôme Depondt et Mayer Brown ne seront eux jamais poursuivis pour avoir proféré leurs mensonges.
Ainsi va la justice ordinale sous votre bâtonnat.