Le nouvel Ordre immoral (épisode 2).

Dominique Attias : la pasionaria de la démocratie ordinale ?

C’était le 9 février 2010, au Conseil de l’Ordre des Avocats de Paris.

Dominique Attias, alors Membre du Conseil, présentait un rapport sur une proposition de loi visant à modifier la procédure de huis clos devant la cour d’assises des mineurs.

La proposition de loi permettait, dans certains cas, de rendre publics les débats de cours d’assises, notamment lorsque les auteurs, mineurs au moment des faits, étaient devenus majeurs au moment du procès.

Cette proposition de loi était inspirée par l’affaire dite « Ilan Halimi » ou « Gang des Barbares« , qui avait été jugée aux assises et qui devait être rejugée en appel. La famille de la victime demandait un procès public, dans un but pédagogique.

A cette époque, Dominique Attias était justement avocate dans cette même affaire, où elle défendait l' »appât«  – surnom de l’accusée qui avait attiré la victime dans le piège mortel.

Dominique Attias s’opposait à cette proposition de loi, car elle ne voulait pas que le procès soit public (Le Monde, 4 février 2010 ; Le Point, 16 février 2010).

Pourtant, elle n’a pas hésité, comme Membre du Conseil, à présenter un rapport au Conseil de l’Ordre et à lui faire voter une résolution contre cette proposition de loi, tout en sachant qu’elle avait, comme avocate, un intérêt personnel dans ce débat, et qu’elle protestait, avec sa cliente, contre cette même proposition de loi. 

En clair, Dominique Attias a fait voter au Conseil de l’Ordre une résolution dans l’intérêt de sa cliente, dans une affaire en cours.

Article Attias 1

Article Attias 2

Une candidate tellement candide.

Mélange des genres, conflit d’intérêts, manque d’indépendance … Appelons cela comme  on veut : il y a un malaise.

Dans pareille situation, beaucoup d’autres Membres du Conseil seraient sortis de la salle du Conseil pour ne pas assister aux débats, ou se seraient abstenus de voter, et, en tout cas, auraient refusé de présenter un rapport dans lequel ils avaient un intérêt direct. Car nous sommes avocats et le savons bien : on ne peut pas être juge et partie.

Mais pas elle.

Aujourd’hui, comme candidate, elle prêche la « démocratie ordinale« . Mais hier, comme élue, elle a fait ressembler notre Conseil de l’Ordre à une république bananière, où les mandats ne sont pas exercés dans l’intérêt général mais pour des intérêts particuliers.

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