Personnel : Lettre à toi, Carbon de Seze, mon frère.

Le Président du MAC a décidé d’écrire à notre cher candidat au bâtonnat, Carbon de Seze ….

Mon Carbon,

Je suis très inquiet. Depuis que tu as quitté notre foyer ordinal, je ne te reconnais plus.

Quand tu étais à la table du Conseil, tu avais toujours un bon mot, ici pour le Bâtonnier Castelain, là pour la Bâtonnière Féral-Schuhl. Tu te régalais à nos côtés dans les banquets ordinaux.

Tu es en souffrance, je le sais, car tu as toujours voulu prendre la place de notre père Bâtonnier.

Il faut dire que notre mère Bâtonnière Christiane a bien stimulé ton Oedipe. Tu étais son fils préféré ! Tu te souviens quand elle t’a commis d’office pour défendre le terroriste Carlos ? Tu n’étais plus Secrétaire de la Conférence du Stage, tu étais Membre du Conseil de l’Ordre en exercice, mais pourtant elle voulait la gloire de son fils et elle ne craignait pas de t’accorder ses privilèges …. Et toi, tu t’es dévoué pour être en haut de l’affiche pendant les semaines de ce grand procès. Ça a dû être dur d’avoir tous ces projecteurs braqués, tous ces micros tendus ….

Tu étais un fils tellement fidèle, tellement reconnaissant, tellement exemplaire pour notre famille ordinale.

Je peux en témoigner personnellement : pendant nos trois années de mandat au Conseil de l’Ordre, jamais je ne t’ai vu contester notre projet de déménagement de la Maison de l’Ordre des Avocats (MODA), toi qui siégeait au Conseil l’année où le projet a été voté. Jamais je ne t’ai vu contester les comptes de l’Ordre, ou encore introduire un quelconque recours contre une délibération. Tu étais si bien en famille, tu avais l’esprit de famille.

Mais depuis que tu es parti en campagne, tu n’es plus le même : tu craches sur la maison ordinale, tu fustiges nos pères bâtonniers, tu contestes la gestion de nos deniers. Tu veux même nous empêcher de déménager la MODA, toi qui étais si enthousiaste ! On croirait presque un de ces sauvageons du MAC.

Je suis très inquiet, car tu as entraîné dans ta fugue tes cousins Pierre et Louis, et même la petite Valérie (1). Comment ont-ils pu se laisser entraîner dans ta folle aventure, eux qui étaient si sages, si polis au Conseil de l’Ordre. Valérie et Louis, qui ont tous les deux voté au Conseil de l’Ordre pour le projet de la MODA (2) ! Pierre et Louis, qui n’ont jamais osé critiquer la bonne gestion de notre père Bâtonnier !

Carbon, mon petit Carbon, pourquoi tu fais des choses comme ça ?

Je suis inquiet et, en même temps, je me dis que ça va te passer, que dans quelques jours, à la fin de ta campagne, tu redeviendras ce que tu as toujours été, Carbon : un bon garçon, un enfant modèle.

Mais je reste inquiet tout de même : et si tu ne revenais pas ? Si tu partais pour toujours ? Que ferons-nous sans toi ? Toi, l’élu de tes frères de l’Union des Jeunes Avocats, toi qui soutenais sans cesse notre père Bâtonnier, même dans ses lubies les plus dispendieuses.

Mais, finalement, je ne me fais pas de mauvais sang : je sais que tu as été tellement serviable, tellement dévoué à notre famille ordinale, qu’on gardera toujours un couvert pour toi, qu’on t’accueillera toujours à notre table. On ne te laissera pas dans le besoin. Ta famille ordinale te trouvera toujours quelques missions à l’Ordre. Tu le sais, tu peux ‘compter’ sur nous.

Carbon, Carbon …. Allez, plus que quelques jours et tu redeviendras le Carbon qu’on a toujours connu, j’en suis certain.

Je t’embrasse affectueusement.

Ton Avi (3), qui t’aime comme tu es.

(1) Pierre Servan-Schreiber, Louis Degos et Valérie Duez-Ruff étaient Membres du Conseil de l’Ordre et sont membres de l’équipe de campagne de Carbon de Seze.

(2) Pour Louis Degos, procès-verbal de la séance du Conseil de l’Ordre du 16 juillet 2013. Pour Valérie Duez-Ruff, procès-verbal de la séance du Conseil de l’Ordre du 15 décembre 2015.

(3) J’ai évidemment voté contre le projet de MODA, à deux reprises (procès-verbaux des séances du Conseil de l’Ordre des 16 juillet 2013 et 15 décembre 2015) ….

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