Faux associés-vrais collaborateurs de cabinets internationaux : chassez la vérité, elle revient au galop !

Le MAC est têtu, obstiné, et pour tout dire complètement obsédé.

Et plus on essaie de cacher la vérité, plus il s’évertue à la révéler. 

Dans l’« Affaire Cahuzac » (éd. Don Quichotte, mai 2013), le journaliste d’investigation Fabrice Arfi raconte son enquête sur le compte suisse de Jérôme Cahuzac et, surtout, les manœuvres des politiques et des journalistes pour faire passer cette vérité pour un mensonge, remettre en cause ses investigations, décrédibiliser sa personne …

Un ‘page turner‘ que nous vous recommandons fortement !                        

Depuis que le MAC a révélé que de prétendus ‘associés’ de cabinets internationaux étaient en réalité des collaborateurs, le Barreau d’affaires s’agite, le Bâtonnier de Paris poursuit disciplinairement le Président du MAC, des Membres du Conseil insultent le syndicat, la presse se saisit du débat, les réseaux sociaux débordent d’immondices …. 

Et les communicants de notre Bâtonnière – évidemment payés sur nos cotisations – s’affairent à monter des plans de com’ [NDLR : coût du service communication de l’Ordre en 2012 : 1 880 759 Euros, dont 146 364 Euros de « conseil et relations presse »]. 

Tout cela pour entraver la libre information de nos Confrères électeurs. 

Petit guide pratique de désinformation à l’usage des avocats avertis. 

Prologue : la révélation 

En octobre 2012, le MAC publiait un billet intitulé « Faux associés-vrais collaborateurs de cabinets internationaux, ou la supercherie du statut de ‘partner’ ». 

Notre syndicat dénonçait certains cabinets internationaux qui présentent sur leurs sites et autres réclames des avocats comme associés (‘partners’), alors que ceux-ci sont collaborateurs libéraux, comme le démontrent les fiches de ces firmes sur l’annuaire du Barreau. 

De fait, ces ‘associés’ n’ont aucune prérogative attachée à cette qualité : pas de parts, ni de droit de vote, ni de partage des profits. 

La firme Mayer Brown incarne l’archétype du genre : sur les 25 associés qu’elle présente sur son site, en réalité seuls 9 – tous des hommes – le sont vraiment. Tou(te)s les autres sont collaborateurs … y compris une certaine Jeannette Bougrab. 

Evidemment, il est impossible d’être à la fois associé et collaborateur d’un même cabinet. 

D’ailleurs, lorsque Mayer Brown décide de congédier un de ses faux associés, il se contente de lui notifier la rupture de son contrat de collaboration. 

Règle n.° 1 : nier l’évidence, même en présence de preuves 

Au journaliste de La Lettre A, qui fut le premier à enquêter sur l’affaire, Jean-Philippe Lambert, Managing Partner de Mayer Brown, soutiendra que Jeannette Bougrab est bien associée, mais sans fournir le montant de ses parts sociales (« Bataille de chiffres chez Mayer Brown », La Lettre A, n.° 1579, 7 fév. 2013). 

Au journaliste du Point qui l’interroge sur l’affaire, « Jeannette Bougrab ne répond pas sur le fond, mais sur la forme. « C’est une atteinte à mon honneur, (…) » (« Il ne faut pas chatouiller Jeannette Bougrab », Jean-Michel Decugis, Le Point, 11 avril 2013). 

Les journalistes qui ont eu affaire à Jeannette Bougrab savent qu’elle souffre d’une manie : dès qu’on veut révéler une information qui l’irrite, elle menace de porter plainte, elle appelle le rédacteur en chef pour dénoncer le journaliste, …. 

Règle n.° 2 : poursuivre en justice le lanceur d’alertes 

Jeannette Bougrab et Mayer Brown ont donc déposé une plainte disciplinaire contre le Président du MAC. 

Et notre bonne Bâtonnière Christiane Féral-Schuhl, qui pensait sûrement occuper ainsi le Président du MAC et le détourner des affaires publiques, a ouvert des poursuites disciplinaires (lire « Exclusif – Christiane Féral-Schuhl fait son entrée (fracassante) dans l’Histoire : le jour où le Bâtonnier de Paris lança des poursuites des poursuites contre les petits papiers du MAC »). 

C’est bien le comble de la discipline : au lieu de poursuivre Mayer Brown et Jeannette Bougrab pour leurs manquements déontologiques, la Bâtonnière préfère poursuivre le Président du MAC qui les a dénoncés !   

Depuis lors, l’Ordre des Avocats de Paris a commis quelques bourdes. 

Ainsi, Michèle Brault, Membre du Conseil récemment décorée par notre Bâtonnière, a benoitement déclaré au journaliste du Point

« Une enquête a été menée par le barreau. La situation de Jeannette Bougrab est en cours de régularisation, elle est désormais vraiment associée. » (« Les dessous du recyclage politique-avocat », Marc Leplongeon, Le Point, 4 mai 2013). 

Ah bon ? Donc, au moment des révélations du MAC, Jeannette Bougrab n’était effectivement pas associée [NDLR : quelle boulette ! Il y a des Membres du Conseil qui, même avec la Légion d’Honneur, devraient éviter de s’exprimer dans les médias …].

Et la « régularisation en cours » commence à prendre un certain temps : plus de trois mois après cette déclaration, Jeannette Bougrab continue d’apparaître comme collaboratrice sur la fiche de Mayer Brown dans l’annuaire du Barreau …

Règle n.° 3 : asséner des contre-vérités avec assurance 

Le 21 janvier 2013, le MAC publiait son brûlot « Jeannette Bougrab, token woman de Mayer Brown ? ». 

Malgré ces révélations, notre ancienne ministre continuait à défiler – en Louboutins – sur les plateaux télé, où elle se présentait encore comme « avocate associée dans un cabinet américain » (voir On n’est pas couchés, 2 février 2013, 7mn54sec) : 

Voir vidéo On n’est pas couchés

Les Louboutins, c’est bien : il y a des couleurs qui apparaissent quand on soulève les talons [NDLR : Messieurs …]. 

 Photo Louboutins 1

 Jeannette, si folichonne …

Jeannette Bougrab sait pourtant qu’elle a conclu un « contrat de collaboration », qu’elle a dû lire avant de le signer – elle qui est avocat (par l’ancienne passerelle …), magistrat (nommée au tour extérieur …) et docteur en droit (thèse en histoire constitutionnelle …). 

On la comprend : le titre d’associé, dans les diners en ville, ça fait plus chic . 

Notre ancienne ministre s’est tellement habituée aux ors des palais de la République qu’en arrivant chez Mayer Brown LLP, elle a pris, à elle seule, un bureau de quatre personnes, aussi grand que celui du Managing Partner [NDLR : quand on sait l’importance que ces gens la accordent à ces choses la …]. 

Et comme les meubles modernes ne lui plaisaient pas, elle les a fait remplacer par un bureau style Louis XVI.  

Règle n.° 4 : discréditer l’auteur de la révélation 

Notre Bâtonnière est bien trop fine politicienne pour se livrer elle-même à une attaque publique contre le Président du MAC. 

Alors d’autres s’en chargent. Et notamment une journaliste [NDLR : il va falloir redéfinir ce terme] de la Gazette du Palais [NDLR : la presse révolutionnaire]. 

Le 3 juillet 2013, la ‘journaliste’ publie cet encart et le diffuse largement sur les réseaux sociaux : 

Encart Boccara GP Oh la la … le MAC serait donc une imposture ?

Le pitch de cette com’ ? Faire croire que le Président du MAC, qui dénonce les faux associés de cabinets internationaux, n’aurait lui-même pas de vrais associées. 

La journaliste a-t-elle interrogé le Président du MAC sur cette information, comme le ferait tout (autre) journaliste ? Non. 

Nous aurions pu lui expliquer, sous la forme d’un tableau didactique, qu’il n’y a pas de comparaison possible entre les faux associés de ces firmes, et des associés minoritaires qui détiennent une part en capital :  

Faux associés de firmes   LLP

Associés minoritaires   d’une SELARL

– aucune part sociale

– aucun droit de vote

– aucun partage des profits

– une part sociale – un droit de vote

– un partage des profits

– des autres prérogatives d’associé (accès aux comptes, gestion du recrutement, …)

 

Le Président du MAC n’a rien à cacher. 

Après avoir créé le cabinet, il y a huit ans, et l’avoir développé, il a proposé d’associer trois de ses collaboratrices, qui ont bien voulu l’accepter. Cette association leur permet d’exercer de nouvelles responsabilités, de partager les profits et d’augmenter ainsi leurs rémunérations. 

Alors où est le problème ?  

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. 

Voilà que les supplétifs de l’Union des Jeunes Avocats likent et sharent le ‘scoop’ sur Facebook, le retweetent sur Twitter, et crient au scandale …. 

Puisque notre journaliste (ou ses commanditaires) a décidé de s’intéresser aux associés minoritaires, nous lui suggérons de poser quelques questions, par exemple, aux cabinets Féral Sainte-Marie ou August Debouzy. 

Elle pourrait demander à Kami Haeri, Secrétaire du Conseil de l’Ordre et associé chez August & Debouzy, combien il détient de part(s) [NDLR : tout est dans la parenthèse …]. Statuts August Debouzy

Kami Haeri : 1 part – il aurait pu être associé du Président du MAC !

Ou encore demander à Christiane Féral-Schuhl, associée de Féral Sainte-Marie, quelle part du capital détient l’unique autre femme associée de son cabinet – qu’elle n’a associée qu’après une dizaine d’années de collaboration, en 2012 [NDLR : réponse : 0,2 % … cédés durant l’année de son Bâtonnat très axé sur les droits des femmes].

Statuts Féral-Schuhl Sainte-Marie

Le féminisme selon Christiane Féral-Schuhl : 0,2 % du capital social.

Women power !

Les bons élèves de l’Union des Jeunes Affidés – qui vilipendaient hier les associés minoritaires du Président du MAC – iront-ils protester demain sous les fenêtres de notre Bâtonnière ? 

Mais, au fait, qui est cette journaliste qui a fait cette ‘révélation fracassante’ ? On va vous la présenter, car elle « gagne » à être connue, pour ainsi dire.     

Avant d’être journaliste à la LJA puis à la Gazette du Palais, Eve Boccara était communicante, à son compte. 

Elle a ainsi été la chargée de com’ de l’équipe de campagne du Bâtonnier Yves Repiquet, dont les directeurs de campagne étaient … Christiane-Féral-Schuhl et un certain Bruno Marguet (qu’elle nommera Secrétaire du Conseil en 2012). 

Ah … la politique, le combat pour une cause commune – la conquête du pouvoir – ça crée des liens ! Une vieille amitié qui date de 2004. 

Notre ‘chère’ journaliste a-t-elle fait campagne pendant une année aux côtés de Christiane Féral-Schuhl à titre gracieux ou contre rémunération ? Par engagement citoyen ou contre quelques milliers d’euros ?   

Le suspense est insoutenable ! On vous donne la réponse : elle était évidemment payée.   

En revanche, nous ne savons pas si elle a aussi été payée pour sa dernière publication sur le Président du MAC …. 

Nous ignorons tout autant si elle est payée pour dénigrer celui avec lequel notre Bâtonnière a rompu publiquement, l’alors Président du Conseil National des Barreaux Christian Charrière-Bournazel, que cette mercenaire journaliste a qualifié de « verbeux » dans un éditorial [NDLR : mais qui est cette naine qui ose se hisser sur les épaules d’un géant pour usurper sa grandeur ?]. 

Et si Eve Boccara faisait de la com’ sous couvert de journalisme, un peu comme l’UJA fait ses petites affaires sous couvert de syndicalisme ?   

Règle n.° 5 : prendre des non-mesures pour calmer l’opinion publique 

A la suite des révélations du MAC, le Bâtonnier de Paris se résigna à créer un comité Théodule groupe de travail pour établir un rapport sur la notion d’associé dans les cabinets anglo-saxons. 

Pour endormir le peuple ?  

En mai 2013, soit sept mois après l’annonce de sa création, le groupe de travail commença ses auditions. 

De qui ? Des managings partners des firmes. Autrement dit des ‘vrais associés’, en capital, ceux qui n’ont évidemment pas très envie de partager leurs profits avec trop d’associés …. 

Il devait aussi auditionner Jean-Philippe Lambert, Managing Partner de Mayer Brown, le vendredi 17 mai à 10 heures, mais celui-ci ne se présenta pas. C’est dommage : ça peut laisser penser qu’il aurait des choses à cacher ….    

Pourquoi ne pas avoir entendu les premiers concernés, c’est-à-dire les ‘non-equity partners’ de cabinets anglo-saxons ? 

Finalement, en juin 2013, soit plus de huit mois après sa création, le groupe de travail présenta son rapport au Conseil de l’Ordre, qui n’aboutit à aucun vote ni à aucune réforme, mais à une invitation de notre Bâtonnière de « poursuivre la réflexion » …. 

En attendant, pour les firmes, c’est business as usual

Ainsi, Allen Overy, une des firmes du Magic Circle, entretient le flou juridique, en apposant cette mention très ambigüe au bas de son papier à entête : 

« Le terme associé désigne un membre de l’entité Allen & Overy LLP ou l’un de ses salariés ou consultants ayant une position et un statut équivalent. Une liste des membres d’Allen & Overy LLP et des personnes ayant la qualité d’associé est disponible au siège (…) ainsi qu’à l’adresse indiquée ci-dessus. » Papier entête Allen OveryTo be or not to be a Partner: this is the question!

Et si le MAC écrivait au siège de Allen & Overy, comme la firme le propose si gentiment, pour leur demander cette fameuse liste des associés ? 

Epilogue : au Conseil de l’Ordre des Avocats de Paris, un 2 juillet 2013 …

C’était à la séance du Conseil du 2 juillet 2013. 

Les esprits étaient échauffés. Plusieurs Membres du Conseil issus des grands cabinets et de l’UJA pestaient devant leurs écrans, en lisant la tribune du Président du MAC parue la veille en couverture de la Lettre des Juristes d’Affaires (LJA), très lue par les cabinets d’affaires … et leurs clients. 

Car cette tribune dévoilait le fin mot de l’histoire. 

A lire : Article Lja faux associés

« Surfacturation » : le mot est lâché. 

Car d’après nos informations, des cabinets qui ont de faux associés facturent leurs diligences au taux d’un véritable associé – entre 500 et 1 000 Euro HT de l’heure. 

Allez dire aux clients de ces firmes que ces prétendus associés sont de ‘simples’ collaborateurs, dont le taux horaire de facturation devrait être très inférieur …. 

Dans une firme qui compte dix ou quinze faux associés, ce sont des milliers d’heures qui sont facturées chaque année à des entreprises, qui règlent en contrepartie des centaines de milliers d’euros d’honoraires.   

Si les entreprises découvraient cela, par exemple en feuilletant la LJA, on imagine les contestations d’honoraires et changements de cabinets qui pourraient s’en suivre …. 

C’est dans ce climat peu tempéré que, en pleine séance du Conseil, alors que le Président du MAC ne lui avait à aucun moment adressé la parole, Kami Haeri, Secrétaire du Conseil, associé chez August Debouzy, hurla à son endroit :

« Vous avez un comportement de milicien ! Vous êtes un milicien !« . 

Littéralement.

Une Membre du Conseil eu le courage de lui demander de retirer ses propos, mais il cria de plus fort :

« Vous êtes un milicien ! ».

Quelle drôle d’injure. Il fallait tout de même y penser ….

Le problème de l’injure, c’est qu’elle salit souvent plus celui qui la profère que celui qui la subit. 

Le MAC n’a jamais insulté le Secrétaire du Conseil. Nous adorons la satire et le pamphlet, mais nous détestons l’injure et la diffamation. 

Notre Bâtonnière, qui préside les débats, était présente. Elle affichait son sourire de cire, à l’image d’une sculpture du musée Grévin. Elle n’a pas jugé utile d’interrompre son Secrétaire du Conseil ni de condamner ses propos. 

Le Président du MAC a immédiatement adressé un courriel à notre Bâtonnière pour lui demander de faire cesser ces comportements et de restaurer des débats sereins au sein du Conseil de l’Ordre, dans l’intérêt des Confrères qui nous ont élus.   

A ce jour (lundi 8 juillet 2013), elle ne lui a pas répondu et il ne se fait pas trop d’illusions. 

Il y a quelques mois déjà, toujours en pleine séance du Conseil, Thomas Baudesson, Membre du Conseil et ‘Partner’ (‘non-equity’) chez Clifford Chance, répétait que le Président du MAC avait des « méthodes fascistes ».  

Notre Bâtonnière, encore présente, n’avait rien fait. 

Le Président du MAC lui avait écrit. Elle n’a toujours rien fait. 

Le bâtonnat de Christiane Féral-Schuhl s’achèvera bientôt. Il restera peut-être plus marqué par ce qu’elle n’aura pas fait que par ce qu’elle aura fait.

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